La Mort

Peut-on donner un nom à la mort ?

Elle porte déjà son nom. Je suis née au début de l’univers, j’ai été la témoin de bien des créations. Je suis accusée de tous les maux de la terre. Depuis que tu as la conscience, tu t’exclames :  » Si elle n’était pas dans notre vie, on serait bien heureux. »

Je ne me réjouis pas des morts de tes guerres ; je suis trop submergée de travail. Ca me rend insomniaque. La vieille Mort, si elle n’était plus parmi nous, nous serions si nombreux que la terre s’épuiserait de ton étouffement.

Je te dis « alors tu vie », mais tu ne m’écoutes pas !

Quand l’arbre se meurt en donnant sa place à sa descendance pour jouir de la lumière à sa survie, à travers moi , n’est-elle pas la renaissance que j’offre?

La Mort te nourrit mais tu ne le vois pas ou tu ne veux pas voir. Je donne de la saveur à ce que tu manges, tu prends plaisir à te remplir le ventre et partager la pitance. Mais voilà , je t’accompagne à ta naissance. Des joues bien roses à des courbatures de vieillesse.

Ironique d’écriture, je me promène avec toi, tenant ta main comme une mère qui balade son enfant; le long de ton périple et de tes prières.

Et je te dis « alors tu vie !  » mais tu ne m’entends pas.

Je suis la Mort mais tu ne m’aimes pas . Tu me crains mais dans des contrés lointaines on me fête, digne d’une déesse. Vous vous déguisez, maquillez une fois l’an, vous faites des films d’animation, des jeux vidéo de mort vivant, vampire, super héros… que de bons moments! Tu es enthousiaste quand tu me vois au cinéma .

Je te pique juste pour te rappeler à mes souvenirs que je t’attends avec patience, je te chuchote à l’oreille ces petit mots :

« Alors tu vis! « 

Tu as bien du mal à capter mais ce n’est pas grave j’ai le temps. Tant d’âmes attendent ma bénédiction. Je me rappelle à toi juste pour te rappeler qu’on aura le temps de jouer à la bataille navale des longues journées ensoleillées. Comme tu le sais, tout a une fin.

JE TE CRIE DEPUIS UNE ETERNITE « ALORS TU VIS! « 

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